Paul Petit : dans la course pour le titre de champion de France

Pilote automobile professionnel depuis 2016, deux fois vice-champion d’Europe en LMP3 et LMP2, Paul Petit, sportif soutenu par le Département, connaît une ascension fulgurante dans le monde de la course automobile. Engagé en GT au volant d’une Mercedes, le pilote creusois dispute, cette année, un nouveau championnat. Ses performances et sa première place sur le circuit Paul-Ricard au Castellet le classent 3ème du championnat, à deux courses de la fin*. Ce week-end, il prendra la ligne de départ du circuit d’Albi, avec en ligne de mire, la plus haute marche du podium.

La crise du Covid a-t-elle eu des conséquences sur votre activité ?
Je pense que pour nous, pilotes, c’est le moins pire. Les courses automobiles sont des évènements qui se déroulent en extérieur. Nos courses ont pu être reportées. Aujourd’hui, elles peuvent avoir lieu dans le respect des règles sanitaires. C’est déjà une chance de pouvoir participer cette année à un championnat.
Pour nous, l’impact est, comme pour tout le monde, économique. Mais les évènements sportifs peuvent avoir lieu et c’est une réelle satisfaction.

Ce temps d’arrêt a-t-il eu un impact sur vos entraînements ?
Forcément sur les entraînements pratiques automobiles, donc sur les séances d’essai oui, mais pas sur les entraînements physiques. Dans l’ensemble, on ne s’en sort pas trop mal dans notre discipline. Je n’ai pas à me plaindre de ça. La saison nous donne raison, la préparation a été bonne, même de mon côté avec les conditions un peu particulières.

Cette année, vous disputez le championnat de France, un nouveau défi pour vous ?
Pour moi c’est une catégorie qui est nouvelle. Je monte en puissance, puisque j’ai gagné la dernière course au Castellet. C’est très positif de mon côté, puisque la préparation n’a pas pu être optimum, que j’arrive dans un nouveau championnat. Je suis performant tout de suite, même dès la première année, j’ai les capacités de pouvoir gagner le championnat. Je suis en mesure de le faire, et je vais tout donner pour.

Vous n’avez pas peur que la crise sanitaire mette un terme aux compétitions ?
Ce qui doit arriver arrivera. Je reste concentré dans mes objectifs. Nous, dans notre sport, il nous reste deux courses. Si ça se dégrade, ce sera pareil pour tout le monde.

Vous gardez tout de même l’esprit compétitif et l’envie de remporter des titres. Votre motivation est toujours là ?
Oui, c’est un état d’esprit. On n’est pas responsable de cette crise. Il faut s’adapter, garder les objectifs qui sont en tête et ne pas s’éloigner de la ligne de conduite.
Moi mon objectif est très clair : gagner un maximum de titres, et faire la meilleure carrière possible.
Aujourd’hui, je suis vraiment satisfait de la saison que je compose, je suis confiant pour l’année prochaine.
J’espère une situation qui s’améliorerait d’un point de vue général, avec des championnats internationaux qui retrouveraient tout leur élan. J’espère pouvoir retourner au tournoi international, et puis continuer à gagner un maximum de courses, de titres.
Mais bon, tout cela n’a en rien entaché mon ambition et ma détermination.

Vous gardez dans le coin de votre tête l’objectif des 24h du Mans ?
A court terme forcément, c’est de gagner le championnat de France dans lequel je suis engagé.
Après, l’année prochaine, ce sera de trouver un championnat qui sera certainement mondial ou européen et d’y performer, et après ça, effectivement les 24h du Mans. C’est la course majeure dans notre discipline.
Les 24h du Mans, c’est une course un peu particulière car il y a 60 voitures au départ et forcément, les 60 voitures ne peuvent pas toutes gagner.
Le jour où je ferai les 24h du Mans, ce sera pour performer. Aujourd’hui, j’ai gagné dans la catégorie qui est aussi dans cette course, en LMP2.
Pour le moment, je n’ai pas cette opportunité-là suite à la conjoncture économique et sanitaire. Mais j’espère que très rapidement, j’aurai une voiture pour gagner et faire de bons résultats au Mans.
C’est sûr que ça, c’est un objectif. Quand on est pilote automobile de toute manière, les 24h du Mans c’est la course où on a envie de réussir. Moi je sais qu’aujourd’hui, j’en ai les capacités sportives. Il faut tout mettre dans l’ordre et que tout rentre dans l’ordre également.

Vous évoluez dans l’endurance mais vous n’avez pas envie de toucher à la vitesse ?
L’endurance reste beaucoup plus attractive. Ça commence à drainer pas mal d’argent, à intéresser des télévisions, ainsi que beaucoup de constructeurs automobiles. C’est à cela que l’on mesure l’impact d’une discipline.
La F1 reste quand même la discipline phare, même si aujourd’hui, dans l’endurance, les voitures vont aussi vite que les voitures de F1. En termes de vitesse, c’est pareil, c’est juste le format qui est différent.
Mon ambition, c’est toujours de réussir dedans, là où j’ai trouvé ma place.

A voir aussi : Paul Petit et Anthony Boursaud, dans la course aux titres.

Crédits photo : Paul Petit

*Troisième au classement, Paul Petit doit encore disputer deux courses pour tenter de décrocher le titre de champion de France. Il sera sur la ligne de départ du circuit d’Albi les 17 et 18 octobre, et sur celui de Lédenon du 6 au 8 novembre.

Publiée le 16 octobre 2020
 
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