En 2025, le Service d’Assistance Technique aux Exploitants de Stations d’Epuration (SATESE) de la Creuse célèbre un demi-siècle d'existence.
Cet anniversaire est l’occasion de revenir sur l’histoire de l’assainissement et de la gestion des eaux usées, ainsi que sur les missions et les évolutions de ce service essentiel.
Il y a 4 000 ans, les Grecs ont inventé les premiers systèmes d’égouts pour évacuer les eaux usées hors des villes. Cependant, avec l’effondrement de l’Empire romain, le Moyen-Âge a été qualifié d’âge sombre sanitaire. En l’absence de systèmes de collecte, la population déversait les pots de chambre et les eaux souillées directement dans les rues, entraînant une augmentation des maladies transmissibles.
En réponse aux épidémies de choléra qui ont frappé l’Europe, le roi François Ier a ordonné en 1530 que chaque propriétaire de Paris construise un puisard sur sa propriété. Le contenu de ces puisards était acheminé vers la campagne et utilisé comme engrais.
Au XIXe siècle, Louis Pasteur et Robert Koch ont démontré la présence et le rôle des agents pathogènes dans l’eau. Alors que l’on considérait traditionnellement que l’eau était pure par nature, ces découvertes ont révélé qu’elle pouvait être un vecteur de maladies.
Avec la révolution industrielle et l’urbanisation, les premiers réseaux d’égouts ont été développés, rejetant directement les eaux usées dans les rivières sans traitement. Ce n’est qu’au début du XXe siècle que le traitement des eaux usées par des systèmes primaires a été mis en œuvre, suivi dans les années 1950 par des traitements secondaires utilisant des bactéries pour dégrader la pollution dissoute.
La première station d’épuration française est construite à Paris (Achères) en 1905 de manière expérimentale. Il faudra, cependant, attendre 1940 pour que la station soit définitivement mise en service avec des effets immédiats sur la qualité de la Seine et sur l’atténuation des risques sanitaires.
En 1966, six Agences de Bassin (aujourd’hui Agence de l’eau) ont été créées pour faciliter la réalisation des travaux liés à l’eau potable et à l’assainissement. Cette période a vu la construction de nombreux réseaux et stations d’épuration, exploités par les employés des communes compétentes.
Rapidement un constat s’impose : par manque de formation des exploitants, les stations ne fonctionnent pas comme elles devraient. Pour remédier à ce problème, les Agences de l’eau proposent l’idée de créer à l’échelle départementale des services de conseil et de formation des personnels : les Services d’Assistance Technique aux Exploitants de Stations d’Epuration.
Le 13 février 1975, les élus du Conseil départemental de la Creuse ont adopté la création du SATESE avec l’appui de la Faculté des Sciences de Limoges. Monsieur Yves Retailleau a été recruté pour mettre en place ce service, qui avait pour mission initiale de fournir une assistance technique à 36 stations d’épuration, dont 4 industrielles.
Cinquante ans plus tard, le SATESE de la Creuse, composé de 4 techniciens, suit 213 systèmes collectifs. Ses missions se sont étoffées, incluant la réalisation de documents réglementaires, l’assistance technique à l’exploitation des ouvrages, la formation des exploitants, la mise en œuvre et la validation de l’autosurveillance, ainsi que l’aide financière à l’émergence de projets de réhabilitation ou de création de réseaux et stations d’épuration.
L’intérêt du SATESE n’a jamais été remis en question et a été conforté par la Loi sur l’Eau et les milieux aquatiques de 2006, qui a rendu cette compétence obligatoire pour les Départements. Face aux défis climatiques à venir, les missions du SATESE continueront d’évoluer pour apporter des solutions adaptées aux enjeux de demain.