L’eau, une ressource fragile

Face à la récurrence des périodes d’étiage, la problématique de l’eau fait, de plus en plus, résonnance. Conscient des enjeux que représente l’accès à l’eau pour tous et partout, le Conseil départemental se mobilise et agit.

Comme d’autres zones montagneuses, la Creuse, et plus généralement le Limousin, possède un sol granitique, donc imperméable, ne permettant qu’un faible stockage de l’eau sous forme de nappes d’accompagnement des rivières, zones humides et fissures. Seul le secteur de Gouzon, constitué d’un bassin sédimentaire, bénéficie d’une petite nappe phréatique. L’approvisionnement se fait donc principalement au niveau des sources et rivières.

Historiquement régulièrement arrosé, notre département a connu, ces dernières années, d’importants déficits pluviométriques. Certaines collectivités se sont ainsi retrouvées, pour la première fois, confrontées à un manque d’eau et ont dû mettre en place des mesures palliatives comme la rotation de camions-citernes. Ce fut le cas à Gioux en 2018 et Gouzon en 2019.

Avec le changement climatique, le phénomène risque de s’accentuer dans les années à venir, entraînant une réduction des ressources disponibles ainsi qu’une modification de leur répartition sur le territoire.

Apporter une réponse collective
Cette réduction, en Creuse, impacte non seulement l’alimentation en eau potable mais également le secteur agricole, prépondérant sur notre territoire.
Dans ce contexte, le Conseil départemental œuvre pour rassembler les acteurs de l’eau et les usagers, et mettre en place un ensemble de solutions. De même, il souhaite renforcer son partenariat avec la Chambre d’Agriculture pour mieux accompagner les exploitations agricoles. En ce sens, une étude est actuellement en cours. Il s’agirait d’alimenter ponctuellement du bétail, sans impact qualitatif ou quantitatif sur les cours d’eau, en exploitant les altérites, roches dégradées constituant des réservoirs d’eau de qualité mais en petite quantité et à faible profondeur.

Un enjeu pour la prochaine décennie
A horizon 2028, dans notre département, le besoin moyen en eau potable sera de 30 175 m3 /j (sans considérer l’abreuvement du bétail), avec un besoin de pointe de 58 500 m3 /j. Les capacités de prélèvement, estimées à 46 050 m3 /j à l’étiage, ne permettront donc pas de couvrir les besoins journaliers de pointe. Au travers de son Schéma Départemental d’Alimentation en Eau Potable, le Conseil départemental entend :
 Protéger la ressource : reconquérir la qualité de l’eau des 3 captages prioritaires, assurer des contrôles réguliers et une maintenance adaptée des ouvrages de prélèvement,…
 La sécuriser qualitativement  : créer de nouvelles prises d’eau, mettre en place des interconnexions,…
 La sécuriser quantitativement : optimiser la fonction des stations de traitement, créer de nouvelles stations, mettre en place des stations de neutralisation / reminéralisation L’ensemble de ces travaux est estimé à 56 M€.

Comment faire des éc-eau-nomies ?
L’eau est un bien rare qu’il faut savoir préserver. Chacun, à sa façon, peut adapter des gestes du quotidien pour limiter la surconsommation.

La légende du colibri :
D’après une légende amérindienne, il y eut un jour un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul, un petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ?
Ce n’est pas avec ces quelques gouttes d’eau que tu vas éteindre ce feu ! »
Et le colibri lui répondit « Je le sais, mais je fais ma part
 ».

Le saviez-vous ?
Je peux réduire ma consommation d’eau en réfléchissant à mes achats, car l’eau est très utilisée dans la fabrication de produits :
 1 pantalon en jean = la consommation d’eau d’une famille de 4 pendant 3 semaines
 1 kg de papier : 500 L
 1 kg de sucre : entre 300 et 400 L
 1 kg de ciment : 35 L

Publiée le 22 novembre 2021
 
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