Brice Petit de Koh-Lanta : « Un rêve de gosse qui se réalise »

Ce soir, Brice Petit montera sur les poteaux et tentera de décrocher une place en finale. Mais avant cela, l’aventurier creusois revient sur son parcours dans Koh-Lanta, une aventure rêvée devenue réalité.

Copyright : Laurent Vu / ALP/TF1

 Qu’est-ce que cela fait d’arriver sur l’ultime épreuve de Koh-Lanta ?
Faire Koh-Lanta c’est plus que magique, c’est une chance incroyable. Quand on va à Koh-Lanta et que l’on a la chance de participer à l’épreuve des poteaux, c’est, je pense, la plus belle des récompenses. Cela fait 40 jours que l’on est en souffrance. 40 jours que l’on se bat contre nous, mais aussi contre les autres.

Quand on arrive sur l’île, on revoit tout de suite nos objectifs à la baisse, parce que c’est tellement difficile. On doit faire super attention à nous : ne pas se blesser, ne pas sortir sur un collier d’immunité, ne pas sortir sur une stratégie qu’on n’avait pas vu venir. C’est juste dingue de se dire qu’au début on était 24 et maintenant, on n’est plus que 3. C’est vraiment un rêve de gosse qui se réalise.

 Pensiez-vous arriver si loin ?
Chaque candidat se voit aller le plus loin possible, jusqu’au bout, aux poteaux. Après, ceux qui y arrivent sont ceux qui, je pense, le veulent le plus. Si Alexandra, Loïc et moi sommes sur les poteaux, c’est parce que nous nous sommes peut-être battus, plus que les autres, que l’on a rien lâché. Pour l’épreuve d’orientation, si le mental n’est plus là, s’il y a une baisse de physique, cela ne pardonne vraiment pas. Elle est rude en émotion et c’est pour cela que c’est une place tant méritée que d’arriver sur les poteaux.

 Vous étiez seul sur l’arbre à lianes pendant un moment jusqu’à ce que Lola et Alexandra viennent vous rejoindre et cherchent le poignard avec vous. N’avez-vous pas eu peur qu’elles le trouvent avant vous ?
Quand je vois Lola et Alexandra arriver, je me dis que je dois rester encore plus calme qu’avant. Dans la vie, je suis quelqu’un d’impulsif, qui parle très vite, qui fonce un peu partout. Là, pendant cette épreuve d’orientation, j’ai essayé d’être le plus calme, le plus posé, le plus attentif. Je me revois faire la moitié de la forêt à genoux, j’ai soulevé chaque petite feuille pour essayer de le trouver. Quand je vois les filles arriver, je me dis que ça va être très chaud. Dans ma tête, jamais je n’ai lâché, jamais je n’ai été défaitiste. Et c’est sûrement parce que j’y croyais plus que les autres, que je l’ai trouvé.

 Avant l’épreuve, vous sembliez confiant, avouant même savoir vous servir d’une boussole. Et puis au final, au moment de vous en servir, vous ne l’utilisez pas correctement.
Évidemment, aujourd’hui avec une boussole on me met au milieu d’une forêt et je peux tenter de trouver quelque chose. Là, il ne faut pas oublier que cela fait 39 jours qu’on est en galère, que l’on dort dehors. Mon cerveau à ce moment-là, il n’est plus irrigué du tout ! Ce qui me reste c’est l’instinct de survie que j’ai en moi. Sur la boussole, c’est sûr, j’étais confiant avant l’aventure. Après, faire l’orientation en jungle fidjienne, trouver un poignard qui fait la taille d’un doigt, c’est hyper compliqué, sans compter la pression. On a quand même une place sur les poteaux qui se joue !

 Durant les conseils, votre nom est sorti plusieurs fois, contrairement à Alexandra ou Loïc. Admettons que vous soyez qualifié pour la finale, pensez-vous avoir vos chances de remporter la finale face à l’un de ces deux candidats ?
Sur le papier, je ne suis peut-être pas celui qui a le plus d’alliés. Koh-Lanta c’est un jeu d’affinités mais c’est aussi un jeu de mérite. Je pense très clairement que j’ai des chances de gagner face à Alexandra ou à Loïc. Quoi qu’il arrive, je serai super content d’avoir fait les poteaux et d’être arrivé jusque-là. Bien évidemment, je ne dirai pas non pour le titre de l’ultime survivant et les 100 000 € promis au vainqueur (rires). Je suis fier de moi, je me suis battu, c’est le principal.

 Êtes-vous encore en contact avec les anciens candidats ?
On a plusieurs groupes sur nos téléphones, on se donne des nouvelles régulièrement.
De mon côté, je me suis lié d’amitié avec des personnes de qui je n’étais pas forcément proche, comme par exemple Loïc. Dans l’aventure on voit que Loïc a voulu m’éliminer, on n’était pas dans les mêmes équipes, donc on a pas du tout accroché parce que l’on ne se connaissait pas. Après Koh-Lanta, on a appris à se découvrir. Je l’apprécie vraiment, il est devenu un super bon pote. Les personnes que j’appréciais le moins dans l’aventure sont également devenues des amis. En sortant de l’aventure, j’ai dissocié le jeu et la vraie vie. Par exemple Alix et Lola avec qui je ne m’entendais pas sur le camp, lorsque nous sommes sortis, nous avons mis les choses au clair, et maintenant on s’entend bien.
Et puis il y a Dorian. On s’appelle tous les jours, on est devenu très potes. De même avec toute mon équipe orange, et les rouges aussi. Je me suis lié d’amitié avec Joaquina et Hadja qui sont deux de mes plus belles rencontres de Koh-Lanta.

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 Cette saison a été marquée par la disparition tragique de Bertrand-Kamal. Ces retrouvailles s’annoncent être riches en émotion.
J’appréhende la finale pour cette raison : on a commencé l’aventure à 24 et vendredi, nous ne serons que 23. Bertrand-Kamal est dans notre cœur, il sera avec nous.
On a prévu des choses par rapport à lui*, on pensera bien évidemment encore plus à lui ce soir-là. Bertrand-Kamal je l’ai découvert chez les rouges, on a passé plus de 10 jours ensemble, c’était notre capitaine d’équipe. Je garde un excellent souvenir de Bertrand-Kamal, c’est un garçon lumineux, solaire. Je me rappelle encore du moment où on a fêté son anniversaire sur le camp des rouges, c’était génial. On avait préparé un petit gâteau alors qu’on n’avait rien. J’en parle encore au présent car pour moi il est encore là. C’est un chouette type et je suis content que les téléspectateurs aient pu le découvrir comme il était vraiment.

 Cette finale, crise du Covid oblige, se fera sans public. Etes-vous déçu de ne pas célébrer votre potentielle victoire sans votre famille ?
Effectivement ce n’est pas la finale dont j’ai rêvée, il n’y aura pas le public. Moi qui suis très proche de ma famille, ça me fait un petit peu mal. Mais ça se comprend, il y a la crise sanitaire, il faut faire attention et protéger le maximum de personnes. Mais bon, il y aura tous les aventuriers, on sera tous là et ça, c’est top.

 Quel bilan dressez-vous de votre aventure ?
Sans être langue de bois, je ne changerais rien de mon aventure. J’avais promis à ma famille et à mes proches que j’allais rester le Brice que je suis dans la vraie vie. Je suis resté droit dans mes bottes, je suis resté compétiteur, j’ai protégé mes amis quand il le fallait. Si demain je devais refaire Koh-Lanta, j’irais dans le même état d’esprit : compétiteur, battant, guerrier et qui veut gagner sans écraser les autres.

 Est-ce que vous vous attendiez à voir autant de stratégies ?
Au contraire, j’ai trouvé que c’était moins stratégique que ce que je pensais. Je me rappelle avoir dit au casting que le côté stratège me faisait peur car je suis quelqu’un de droit. Evidemment il y avait des stratégies, c’est le but du jeu, elles n’étaient jamais blessantes.

 Qu’est-ce qui a été le plus dur durant cette aventure ?
C’est le cumul de beaucoup de choses. Mais la difficulté principale c’est le manque de nourriture. J’étais parti dans l’idée que Koh-Lanta c’était de la télévision. On ne peut pas être dans des conditions aussi difficiles. J’avais imaginé une aventure compliquée mais pas autant. J’ai perdu beaucoup de poids, j’étais très amaigri. En rentrant, je suis passé de 53 à 75kg en un mois. Quand je croise des gens sceptiques qui pensent qu’on dort à l’hôtel, je leur dis « Regardez juste ma tête et mon corps au début de l’aventure et après ».

 Si vous deviez retenir une épreuve, ce serait laquelle ?
L’épreuve que je retiendrai et qui est pour moi la plus compliquée : c’est la première avec la corde. Même si c’était le début de l’aventure, qu’on avait encore de la force, c’était ultra difficile. Il faisait entre 35 et 40 degrés avec une corde de 50 kilos, à courir dans le sable. C’est l’une des seules épreuves où je ressentais encore de la douleur en la regardant.

 Y-a-t-il un moment qui vous a le plus marqué ?
Il y en a plusieurs, mais celui que je garderai vraiment c’est quand on est tous les trois avec Alexandra et Loïc sur la plage et que l’on voit Denis Brogniart au loin. Plus on marche, plus on voit les poteaux. Là, j’ai vraiment l’impression d’être dans un rêve, j’ai envie de me taper la tête. Ça restera un des plus beaux souvenirs de toute ma vie.

 A chaque émission, vous abordez vos origines creusoises. Est-ce une fierté pour vous ?
Sur le camp j’ai dû faire une carte pour montrer aux candidats où se situait la Creuse. Je leur disais « c’est à peu près au milieu, un petit peu à gauche ». Sans mentir, je pense que j’étais un des plus heureux quand j’ai appris que c’était un Koh-Lanta des régions. Au casting j’ai parlé de trois choses : ma région, ma famille et du sport. J’étais super content de représenter mon département et ma région. Quand je gagne le poignard, je dis « c’est pour ma famille, ma nièce, mais aussi pour mon Limousin, pour ma Creuse ».

 Quelle est votre actualité du moment ?
Je travaille sur un retour en radio, je suis en train de monter un projet autour de ça, car c’est ma passion numéro 1. Après il y a aussi le fait d’être acteur qui m’intéresse, c’est un chemin que j’aimerais bien creuser et je me dis pourquoi pas, on ne sait jamais ce qu’il peut se passer.

* : Cette saison a été marquée par la disparition d’un candidat, Bertrand-Kamal, survenue cet été des suites d’une maladie. Vendredi 4 décembre, au cours du direct de la finale qui dévoilera le ou la grande gagnante de Koh-Lanta, les 4 terres, un appel aux dons sera lancé en présence des parents de Bertrand-Kamal. Cet appel aux dons marquera la naissance officielle du fonds dédié « Pour Bertrand-Kamal ». Ce Fonds, 100% dédié au financement de projets de recherche d’excellence du cancer du pancréas sera coordonné par la Fondation ARC avec les conseils du Professeur Fabrice André qui a suivi Bertrand-Kamal tout au long de son combat contre la maladie.

Propos recueillis par Pauline Rapinat

Publiée le 4 décembre 2020
 
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